2007/10/26

Mad in Japan: Bonus!

Signalé par notre correspondant officieux à Tokyo, un livre (extraits plus bas) qui explique aux jeunes Japonaises comment draguer en anglais les étrangers aux yeux bleus dans les bars de Roppongi (le quartier animé) et même plus...


Alors en vrac tous les clichés:
- l'étranger répondant au nom de Kevin insiste pour que l'innocente Tomoko (un peu émêchée) vienne chez lui et fait tout pour qu'elle finisse dans son lit, et la trompe par la suite
- on a droit au "be gentle" habituel (est-ce qu'elles disent vraiment ça?) tout en se couvrant pudiquement le corps de ses bras
- le black de l'histoire veut passer par la porte arrière (pour le dire élégament), est un ancien Navy, travaillant désormais comme Dj dans un club en plus d'autres activités louches - ceci dit, les seuls noirs recontrés exercaient effectivement une de ses trois activités
- l'amie jap qui parle anglais ayant étudié aux States à les cheveux blonds et des lentilles de couleur, et semble très chaude (forcément, après quelques temps passés auprès de dépravés occidentaux)
Etc.

Enfin, le mieux c'est vous lisiez vous même les scans, et rien que pour la partie 5 ça en vaut le détour!


2007/10/08

Une histoire de pliages







Tous ceux qui regardaient avec envie et incompréhension les pages d'exos de math de Sciences et Vie Junior et qui aiment utiliser leurs dix doigts me comprendront: voilà ce que vous auriez pu faire si vous vous étiez bougés au collège bande de fainéants!

Ce style d'origami s'appelle origami tessellations, (tessellation = mosaïque en anglais). Vous avez sûrement plié des oies sauvages ou des grues petits (version simple/version complexe). L'origami, art du pliage de papier n'est pas à confondre avec le kirigami, où l'on peut utiliser des ciseaux, et s'en donner à coeur joie. Ni colle, ni ciseaux, ni agrafes donc, on réalise des modèles à partir des plis réguliers déjà effectués sur la feuille (en forme de triangle isocèles, ....). La régularité des plis initiaux est fondamentale. Il y a quelques années, le tricot était très à la mode dans les coulisses des défilés, dans la vague du recyclage d'activités anciennes par la mode, le temps de l'origami tarde!

La mathématisation de ce type de pliage peut être assez poussée (un peu comme lorsque les mathématiques s'emparent du tricot et ici aussi). Ca donne lieu à des réalisations magnifiques, et à des commentaires du style: "je préfère les plis simples et réguliers pour les lampes, la lumière y transperce mieux". Je ne me suis pas encore lancée, mais les résultats en donne vraiment l'envie, non? Pour ceux qui veulent se jeter à l'eau, les explications de base par Eric Gjerde. Bref, je n'aurai pas du abandonner les math en sixième.

Britney is not dead


Afin de rebondir au dernier post de Kudzu, si nous ne sommes pas un blog mp3, on ne résiste pas à l'envie de poster un petit son approprié. Il s'agit d'un remix de "Me against the music" de Britney Spears par un certain ra-BC. Enjoy!

Britney Spears - Me against the music (ra-BC Leave Britney Alone remix)



2007/10/07

Oh, Britney

Britney Spears, l'énigme.

Au début, je voulais juste montrer une vidéo que j'avais trouvé sur un site. Le jeune éploré s'appelle Chris Crocker, petite star du net depuis - allez - trois semaines, (c'est vrai parce que la Fox ET wiki l'ont dit).





Puis curieuse j'ai un peu creusé, et là...

Dans son équipe, il doit forcément avoir un conseiller/une conseillère en relations publiques, quelqu'un chargé de lui améliorer son image/limiter les dégâts, quelqu'un qui lui demande de porter des sous-vêtements ou de choisir entre alcool, drague à l'arrière et volant.

Pourtant on tombe sur (mineurs s'abstenir - au moins pour la première) ça, ça et ça.

Britney Spears, ancienne "barely legal" sexy cutey Lolita, est devenue un monstre médiatique: étrange, fascinant et dégoûtant tout à la fois. C'est impressionnant de cumuler à ce point tous les clichés de la star sur la pente descendante.
Peut être font-ils exprès de prendre une route droite et pentue à 90° pour la faire renaître telle le phoenix, en faire une wonder woman super forte qui sera - littéralement - passée par tout.

Tiens, tiens, ça me fait penser à ces icônes homo qui traversent des crises monstrueuses pour briller plus tard de mille feux. En tout cas, leur biographie est suffisament retouchée pour donner cette impression.
Certes, elles ont une dimension plus tragique que trash. Mais sait on jamais? Dans tous les cas, Britney fait travailler les médias, et ces derniers le lui rende bien.

"Enough already- I realize that America continues to have some morbid fascination with all things Britney. The press hype around her appearance last night, coupled with the coverage of her “partying” in Las Vegas only furthered to heighten our expectations. The performance itself showed bad taste in costume (since she obviously is the shadow of her former svelte self) and in her ability to lip sync in credible style. The sad truth is that we are all to blame for the demise of Britney. We idolized her, made her feel invincible, and spat her out once her coat of armour was pierced with bad behavior. Her parents are to blame too, for the constant push into stardom, lured by the allmighty dollar. Let’s not forget, according to her equally no-talent ex-husband, Britney still manages to bring in 700,000 in month in revenue. So feel sorry for her? Nah…just switch it off." ici

Britney Spears, victime de la cruauté humaine? figure christique? nouveau sujet de film pour Mel Gibson? Avec tout ce bazar, il était logique qu'elle intéresse les artistes. Depuis le 28 septembre, l'exposition "Just Britney" rassemble des oeuvres s'inspirant du phénomène. On ne trouve pas beaucoup d'images, tous les articles sur le net reprennent les mêmes commentaires des commissaires d'exposition, commentaires intéressants, mais tous tirés d'un même article Reuters, et le site de l'expo est littéralement nul. Donc si quelqu'un a des photos de l'expo, ou mieux, l'a vue de ses propres yeux, partagez!!


de ?


Jamie Boling - Snake Charmer -
Ici, un entretien entre l'artiste et Perez Hilton, dont la voix est tout simplement odieuse.

de ?

Trainwreck de Sham Ibrahim est au milieu, le reste de ses oeuvres ressemble a une copie mal digérée d'Andy Warhol, non?

de ?

S'ajoute à tout cela le très intéressant Gum Blond XLVIII, l'image principale de l'article, tableau peint par Jason Kronenwald. D'ailleurs, il me semble que Britney est mâchée plusieurs fois.

Et parce que le monde est petit, Chris Crocker - dont Seth Green se moque abondamment - fait apparemment partie de l'expo.

2007/10/03

し-----------------------------

Dairakudakan. Peut être vous souvenez vous de cette troupe de danseurs de butô qui va se produire jeudi, vendredi et samedi à la maison de la culture du Japon à Paris.
Et bien ils étaient aussi près de Beaubourg hier, pour près une demi-heure vers 8 heures du soir, les pieds nus sur les pavés mouillés et froids, crânes lisses, les corps tâchés de blanc et les muscles bandés.
C'était très impressionnant.

Le butô est un type de danse né au Japon dans les années 50 souvent présenté comme l'un(e) des pendants/réactions de l'occidentalisation du Japon.
Comme le monde est petit, on verra dans la vidéo qu'un certain Mishima Yukio est lié aux premiers pas du butô - Forbidden Colors - the boucle is bouclée my dear.
On sent de profonds liens avec le shintô (nature divinisée, Japon divinisé...le plus simple c'est de lire Chronique Japonaise de Nicolas Bouvier). Bref, tout cela est un brave mélange qui vaut le détour (surtout quand on décrit certaines oeuvres de butô comme "sexual sacrificial ceremonies", yummy).

Mais comme toute danse, les mots sont limités pour l'approcher. C'est ce que souligne Akaji Maro, fondateur de Dairakudakan, dans ce long et passionnant entretien en anglais sur la nature de butô sur Performing Arts Network Japan, mais aussi cet article du New York Times (possibilité de l'existence du butô en dehors du contexte particulier qui l'a généré - Japon 1950, possibilité d'un butô "non-japonais", possibilité de l'existence actuelle du butô tout court...)

"Q: Si le Dairakudakan possède quelque chose que l'on pourrait appeler son propre style ou sa propre méthode que vous partageriez tous, et que Kazuo Ohno et Sankaijuku ont leur propre style, alors, qu'est-ce que le butô?

A.M.: On en arrive à un point où l'on réalise que "le butô ne se trouve pas dans le butô". Bien qu'il présente un certain degré d'incertitude, j'ai mon propre style, différent de celui de Sankaijuku et de celui d'Akira Kasai.(...) Cependant, le "style" en ce sens n'est qu'un obstacle sur nos chemins, et nous voulons tous atteindre le point qui nous amènerait à dépasser le style. Mais chaque pas dans une nouvelle direction n'est qu'un retour vers une route en rond point. Alors nous demeurons tous à un carrefour en quelque sorte. Cependant, il ne s'agit pas d'essayer d'échapper à cette situation, mais plutôt d'englober l'ensemble et d'avancer tout en grandissant d'une manière assez ésotérique. Je pense que dans le butô il y a cette question de la maîtrise du temps et de l'espace, qui au final signifie comment se maîtriser soi-même. Au demeurant, je ne dirai pas que cela constitue une définition du butô. C'est une question difficile"

Dépassez l'abîme dans lequel s'engouffre facilement l'attention après deux minutes, les objections dans tous les sens de A. Maro compliquent tout, mais ça en vaut vraiment la peine.

Je comprends que ce ne soit pas le trip de chacun, après tout, parfois comme le no, le butô peut être "plus lent que tout ce que le mot lenteur suggère à l'Occidental".
Mais c'est un peu comme une réponse différente aux questions "Comment bouger?" ou "Quelle relation entre la nature et moi?". On se blase vite du "retour à la nature" et des retours aux sources de l'Homme Moderne qui sentent le débat philosophique suri et mal digéré, le tout débité en souriantes barres de pub. Le débat se pose dans d'autres termes car le contexte est différent (réagir face à une occidentalisation forcenée et à une reconstruction au pas de course où faire une pause pour faire le point c'est trahir la nation tout en s'inspirant d'éléments de ce monde). C'est peut être un attrait facile pour l'inconnu, mais au moins ça fait du bien. A chaque fois que mon chemin croise le butô, j'ai cette même sensation qu'après avoir regardé Mononoke Hime: se retourner pour vérifier si la racine de l'arbre sur laquelle on était assis n'a pas bougé.

Pour les accros, le festival de butô de New York se tiendra du 21 octobre au 21 novembre. Aaaah! Que ne suis-je à New York!



Butoh
envoyé par Iconographe