2007/07/28

kirk johnson dans toute sa gloire

la vie est etrange.

En me baladant sur le site de la Austin Film Society, pour voir ce que deviens cette venerable institution, je tombe sur une News qui m'enchante. Mon pote Kirk joue dans un sympathique court metrage, que je vous conseille de regarder. Dans le genre Nerd on fait difficilement mieux!

http://sxswclick.com/watch/petersons_savings_and_loan/#

alphaville

Je commence a etre obsedee par la typographie a force de parcourir la ville et de voir des tonnes de pub dans un allemand indechiffrable, parce qu'inconnu. Du coup, je repere surtout les couleurs, la forme, la dynamique des lettres. Comme j'etais deja partie sur un delire "chiffre" au debut de ce blog, je vais maintenant me consacrer aux lettres ( hommage detourne a cette belle emission...)

















2007/07/25

T AT T OO S

Vous vous en etes peut-etre deja rendus compte, la mode est a l'etoile cette annee. Donc, telles les sauterelles sur l'Egypte, telles la verole sur le bas clerge breton, les etoiles infestent, pullulent, enfin bref, ornent massivement les peaux cette annee. S'en devient kitsch.
Si vous y tenez vraiment, vous pouvez aller dans ces salons a Berlin pour vous en faire tattouer (celui ci aussi, on peut s'y faire couper les cheveux le vendredi soir, n'est-ce pas Faustine?). Mais je suis sure que vous prefererez les oeuvres un peu plus interessantes du maitre tattoueur au point d'en faire rougir votre peau.

Regardez plutot ces tatouages.

PS: Apres une faute de frappe etonnante, je propose l'entree du mot etopile dans le dictionnaire.

2007/07/24

Sunt mala quae libas - Partie 4


Pour clore rapidement la série (parce qu'il le faut bien et ça va devenir barbant), il faut terminer sur le retour à la nature.

L'imperfection est un "élément structurant du donné mondain". Traductions: le retour du mal se traduit pas le retour de la force obscure (tiens, oublié de parler de Star Wars dans le post précédent) de notre nature. L'esprit animal revient sur le devant de la scène. Il ne s'agit pas d'une simple régression, mais une attitude de "régrédience", de l'instinct primitif, de l'animal dans l'humain, dans lequel Fourier voyait le reflet des passions humaines. La télé met en scène le poil, la peau, la boue, le sombre, la cruauté, les humeurs sous leurs diverses modulations.
A ce propos il vous reste un mois pour voir l'exposition "Crad'Expo. La science impolie du corps humain" à la Cité des Sciences, qui se déroule jusqu'au 26 août 2007. Sur leur site il est indiqué que la partie 9 de l'exposition intitulée "La guerre des pets" s'interroge sur ce qui nous fait péter. "Grâce à un jeu de flipper, les visiteurs découvrent quels aliments produisent du gaz lors de la digestion. Chacun des plots représente un aliment "pétogène"." Mangez avant d'y aller, ça risque de vous couper l'appétit.

Dans cette tendance "back to the roots" on recherche des sensations terriennes. Se comprend dès lors l'appétence pour les produits du terroir, les produits à l'appellation d'origine contrôlée, la mode "bio", le souci d'habillement en fibres naturelles, et le succès des huiles essentielles ou des essences de plante.
On trouve des produits qui font sourire comme un des derniers Palmolive: "Enrichi en pures huiles essentielles de pamplemousse, orange et bois de cèdre, le nouveau gel douche Aromatherapy Vitality enveloppe le corps et l’esprit d’une aura de lumière et d’énergie positive." Le gel douche est le nouvel opium du peuple.
Ce retour au primaire, à l'état de nature se caractérise par la jouissance du moment présent. L'énergie juvénile n'a plus pour objet la revendication, le projet, l'histoire nous dit Maffesoli. Elle se manifeste et s'épuise dans l'instant (la fête…). Il parle d'un "savoir incorporé", celui de la jouissance, "celui qui dit "oui" à la terre et à ses fruits, celui qui s'enracine profondément dans les plaisirs que ces derniers offrent, fût-ce d'une façon éphémère."
Une pub pour le Club 18-30 qui est une compagnie de voyage pour jeunes, repérée dans le bouquin d'un ami est assez évocatrice. Le slogan de la campagne lui aussi: "Nothing is sacred, if it's going to be a good laugh then we're in."

Si rien n'est sacré, le Diable a encore de beaux jours devant lui.

trouvailles d'un matin


le soleil se leve doucement sur Berlin, en vrac, les photos qui m'inspirent en ce 24 juillet.

Mais d'abord voici la genese de mes decouvertes et redecouvertes.

L'autre jour j'etais partie pour visiter le musee consacre a Helmut ( non, pas Kohl!) Newton, et autres artistes agrees. En chemin, je suis tombee par hasard sur l'equivalent, en mieux, des "beaux arts". C'etaient les journees portes ouvertes de UDK, dont j'ai pu apprecier la creativite des etudiants, futurs artistes incontournables des 10 prochaines annees, ou en tout cas je leur souhaite!

Bref, apres 2 heures d'intense decfrichage, je decide de me rendre enfin a ma premiere destination. Il me reste a peine une heure pour explorer le musee. Du coup, je renonce a acheter mon billet d'entree, et me precipite vers la librairie, sesame qui me permet de retrouver toute une serie de photographes qui m'inspirent!

William Eggleston arrive en premiere ligne. Son " Los Alamos" est une sorte de reportage sur le Nouveau Mexique des 70's.

Mais son travail ne s'arrete pas la. Ses photos de jeunes filles a l'univers assez particulier, les couleurs tres marquees qu'il utilise, auraient notamment inspires Sofia Coppola pour Virgin Suicides, et David Lynch pour Blue Velvet.

La photo des deux jeunes filles est probablement ma preferee. Elle me rappelle cette ambiance tres "preraphaelite" des tableaux de Dante Gabriel Rosseti ( zappez le long paragraphe sur sa bio, sauf si c'est crucial pour vous, et admirez directement ses oeuvres!)
L' excellent blog speak, see, remember relate l'histoire derriere cette photo, qui a l'air tres posee, alors meme qu'elle s'est concretisee de maniere quasi instantanee.


2007/07/20

Berlin, Ouh la la

ALTERNATIV-POP-ELECTRO-CLASH-TRASH-HIP-HOP-PUNK
(avec des vrais morceaux de new wave)

En preparant notre soiree de demain dans Berlin la grande, on tombe sur toute une serie de dj-ettes et de groupes interessants. D'ailleurs pour facilement trouver de tres bons clubs a Berlin, squattez cette page. C'est edifiant! Les playlists des salles nourrissent genereusement mon ipod.


On pourrait vous parler pendant des heures des groupes qui vont suivre, le plus simple c'est tout de meme que vous les ecoutiez (ou pas). Attention, les pages ont des couleurs violemment criardes, inesthetiques a souhait, c'en est delicieux!





- Robots in disguise notamment cette video. Et pour la forme, Bronski Beat and the Communards qui leur inspirent un beat dans leur chanson Small Town Boy ( Gay disco never diiiiiiiiies).
- Scream Club Do you like me? Oh yeah, It's never easy is it? Aaaaaaaaaaaaaaah!
- You say party! we say die ! ( leur affiche etait tout pres de notre auberge)
- The Presets (notamment Are you the one)
- Heidi Mortenson - page qui n'est pas faite pour les epileptiques
- Puss in boots
- Cartel Couture - J'agaaaaaaaaaace
- Punks Jump Up
- Sexy Sushi - je conseille vivement "petasse" et "cheval"

"Ta criniere de feu eblouit nos combats, cheval si courageux je te nomme roi...
Merci cheval de te faire tuer en notre nom, tu es le plus beau, je t'aime...
Tu vaux mieux qu'un dauphin
Cheval, cheval je te benis parmi tous les chevaux..."
èmedéère

2007/07/14

Sunt mala quae libas - Partie 3


Comme expliqué précédemment, la frontière entre le bien et le mal devient floue, ceux-ci s'interpénétrant. L'individu exprime les multiples facettes de son désir, fussent-elles les plus sombres, les plus immorales, les moins conformes à ce qui semble être son identité (si vous êtes courageux approfondissez en cherchant le "flux héraclitéen des vécus" cher à Husserl, le vrai fond de l'existence selon lui, vous verrez que c'est chaud à comprendre, voire très chaud).
Les personnages "doubles" fascinent, il n'y a qu'à voir le succès du récent Spider-Man 3, construit sur l'ambivalence entre le bien et le mal. Lorsque Spider-man se défait du mal sous la forme de Venom, il doit l'affronter de nouveau sous une forme humaine. On peut faire un parallèle avec la légende du Graal, qu'évoque Maffesoli, dans laquelle Gauvain est l'ombre fraternelle de Perceval. "Lorsque ce dernier se bat contre Gauvain, explique-t-il, il reconnaît s'être battu contre lui-même".

Son analyse de persona est intéressante à ce propos. La personne à des identifications multiples, des masques. En psychanalyse le mot persona vient du grec Περσονα passé au latin (personare, per-sonare : parler à travers) où il désignait le masque que portaient les acteurs de théâtre.
Le pauvre Golum du Seigneur des Anneaux, source de nombreux jeux de rôle, a sans aucun doute une double personnalité. Dans les jeux de rôle on se projette dans des situations extraordinaires, on s'identifie à un héros, on se reconnaît dans un animal, on se ressource dans les éléments primordiaux de la nature: l'eau, le ciel, la terre, le feu. Regardez la bande-annonce du jeu vidéo "Le Seigneur des Anneaux. Les Ombres D'Angmar" sorti le 24 avril, vous comprendrez comme cette tendance est bien réelle.

L'existence dionysiaque (eh oui on parle beaucoup de lui) est aussi un flirt avec la mort. En exacerbant la mort, en la mimant on la dédramatise, on la familiarise. Hegel dans sa Phénoménologie de l'esprit (1807) écrivait: "La vie de l'esprit n'est pas la vie qui recule devant l'horreur de la mort, mais celle qui le supporte et se maintient dans la mort elle-même (…). L'esprit est cette puissance seulement quand il regarde face-à-face le négatif et demeure en lui. Ce séjour est le pouvoir magique qui transforme le néant en être."

Le tableau de Gustave Klimt "La Vie et la Mort" (1908-1911) met en scène, toujours selon Maffesoli, "le mélange étroit d'instinct et de cruauté, d'esprit et de sang, de souffrance et de haine, qui est à l'œuvre dans l'expression du désir" (digression: l'expo consacrée à l'artiste au Lacma fut géniale, et comme le dit un critique, "Los Angeles is the luckiest city in the world for Modern art right now").
Ainsi le "sentiment tragique" de l'existence est que la mort est le vrai prix à payer pour jouir de la vie. C'est en affrontant la mort que l'on devient plus vivant. Les rodéos à la Fast and the Furious sont moins une contestation qu'une initiation, moins une revendication qu'une sorte de pratique rituelle.

Allez, promis la prochaine partie sur le retour à la nature est la dernière.

le vrai du faux


Peut être que ce clip d'Arcade Fire me touche parce qu'il est 4h41; peut être que ce clip d'Arcade Fire me touche parce que je me suis prise au jeu, et que j'ai cru à cette histoire simple et faussement mal filmée; peut être que ce clip d'Arcade Fire me touche parce que j'ai cliqué dessus par hasard, et que je n'ai pas eu envie d'ouvrir un nouvel onglet au bout de 30 secondes;
peut être que ce clip d'Arcade Fire me touche parce qu'il est sobre et honnête, peut être que ce clip d'Arcade Fire me touche parce que la voix se suffirait à elle même. Peut être que ce clip d'Arcade Fire me touche parce que deux discours s'entremêlent, celui des paroles mi tranparentes mi mystérieuses de neighborhoods# 1 (tunnels ) (quelqu'un s'est déjà demandé pourquoi il y avait un double titre?)et celui, plus conventionnel, d'un couple que l'on suit à travers ce couple. peut être que ce clip d'Arcade Fire me touche parce qu'il a l'air autobiographique, avec un côté intimiste, quasi home video qui me perturbe.

Peut être que ce clip d'Arcade Fire me touche parce que le chanteur nous raconte sa véritable histoire, rend une espèce d'hommage à la femme qui partage sa vie ? Peut être que ce clip me touche parce qu'en fait c'est totalement amateur???


Qu'en pensez vous?




Dans l'espoir de voir des vidéos officielles, je suis allée sur le site. Nada! Mais au moins, il ya de jolies animations.

2007/07/11

Sunt mala quae libas - Partie 2


"Entrer en soi-même c'est découvrir la subversion" - Edmond Jabès.

Libérer nos pulsions les plus profondes ne veut pas dire obligatoirement entrer dans un monde de débauche. En creusant un peu on découvre que subversion vient du latin subvertere qui signifie "renverser". Ce mot désigne donc le renversement des valeurs et principes d'un système en place. Tout domaine où l'on se réclame de valeurs et de normes peut être renversé: la politique, la culture, l'art, la religion, la morale, etc.

On associe souvent la subversion au trash, mot à la mode. Googlez un peu et vous verrez que Dailymotion, le second résultat, vous propose de "share your trash video". Ce qu'on appelle trash a en fait toujours existé: lorsque Gainsbourg brûlait un billet de 500 francs à la télé, lorsque Madonna draguait un Christ noir… Le trash fonctionne encore plus aujourd'hui parce que l'on vit dans un monde angoissant, on se sent un peu Hébreux: "Mangeons et buvons car demain nous mourrons!" Deux sentiments qui semblent contradictoire se mêlent dans nos esprits. On a peur (de la mort) et envie (de profiter de la vie) à la fois. Il y a ambivalence entre attraction et répulsion. Il y a une curiosité "malsaine" pour les divers accidents, morts, blessures… pour mieux se sentir heureux de vivre. Un désir de voir le malheur, du voyeurisme donc.
La presse ne s'y est pas trompée. On connait le succès de titres comme Choc qui se vend à des centaines de milliers d'exemplaires chaque semaine. Ce type de presse qui s'adresse en priorité aux jeunes qui constituent une cible de choix pour une presse qui va intégrer une forte dose de trash.

La "sagesse" populaire, continue ainsi à reconnaitre les deux entités que sont le bien et le mal, comme équivalentes. Le mal nié ne peut en effet que ressurgir incontrôlé, d'une manière sournoise, perverse, détournée.
Le "trajet anthropologique", notion de Gilbert Durand qui le défini comme un mélange de "pulsions subjectives" (issues de la conscience et de l’inconscient) et d’"intimations objectives" (venues de conditions aussi bien atmosphériques que sociales et historiques, de la physiologie, de réflexes de toutes sortes, de phénomènes sexuels, mais aussi de succion, de digestion), est quant à lui, plus équilibré, sage, humain en ce qu'il accorde droit de cité à ce qui est, et non ce qui "devrait être".
D'où le probable succès commercial de Harry Potter and the Deathly Hallows et de Halloween, "formes modernes de l'antique vénération des esprits" selon Maffesoli.

Pour revenir sur la thématique du dionysiaque, elle conduit à s’intéresser à ce que l’on pourrait appeler “le bon usage de la violence”. Il existe toujours, dans l’homme comme dans la société, une charge d’agressivité et de violence. L’Homo sapiens est aussi un Homo demens (pour folie) selon Maffesoli et l’Histoire nous apprend que les sociétés équilibrées ont été celles arrivaient à joindre ces deux parts de l’individu et de la société, en trouvant des formes d’exutoire à la violence. Dionysos est celui qui en fait bon usage, intime avec les animaux sauvages (souvent représenté sur une panthère ou un léopard), il libère et maîtrise à la fois la violence animale de manière ritualisée.

Nous sommes ainsi amenés à nous interroger sur les multiples facettes de l'homme, ce que nous verrons dans une prochaine partie.

vogue, divague, et vagabonde