2008/01/22

incompréhension




Moi qui voulait faire un grand retour en fanfare!!!!!!

j'ai recyclé mon post du 5 août, et au moment de l'afficher, je pensais que ça serait updaté, mais non il est restée planqué à la date où il a été "brouilloné".
Bref, j'avais quand même envie que vous puissiez le lire, alors voici le lien
http://callyouup.blogspot.com/2007/08/great-expectations.html
[edit: date changée]

en attendant voici quelques fantaisies pour 2008
Je vous ai déjà dit à quel point je suis envoûtée par les affiches de Criterion???
Leurs DVD devraient donner envie au monde entier de ne pas télécharger. C'est peut être la meilleure réponse au piratage, bon, soit à condition de ne pas vouloir se ruer sur Resident Evil Extinction... et d'avoir en moyenne 25$ à débourser par film. Et je crois qu'ils n'existent pas en France, à moins que Potemkine se soit rués dessus en import?????
Bref, je confesse que je n'en ai pas acheté du temps de mon exil américain, et maintenant je le regrette...


great expectations ???


Pour mon retour sur le blog, je recycle un brouillon écrit en août, et bizarrement toujours d'actualité!
Si vous vous demandez ce que vient faire ce dinosaure vert, c'est la première image un peu décalée sélectionnée en tapant "return" dans Google images, petite exploration virtuelle à laquelle je me livre à mes moments perdus. On trouve souvent des choses incongrus!



Donc, ce brouillon avait pour thème les films que j'attendais avec impatience, sortis nulle part, et dont les dates restaient approximatives.

Dans la série " Ne nous réjouissons pas trop vite" il y a le fantasque Le Darjeling Limited de mon prodige préféré, Wes Anderson. Sauf que le timing assez bizarre des dialogues et du montage de ses films peut donner le meilleur, Royal Tennembaum, comme le moins bon, La vie aquatique. Je reste donc circonspecte, tout en ayant très envie d´adorer.
La bonne nouvelle c'est qu´'il s'attaque encore a son sujet de prédilection, la famille, et que les fidèles, Owen Wilson et Jason Schwartzman (j'écorche probablement son nom!) sont encore de la partie, avec Adrian Brody qui rejoint ce clan déluré. La BO a l'air pleine de promesses mélodieuses, avec en prime des morceaux des films indiens de Satiajit Ray.



Et dans les sorties si floues qu'on peut seulement les catégoriser comme " dans longtemps", Margot at the wedding, par Noah Baumbach, qui s'est déjà illustré avec le rigolo "the squid and the whale" insupportablement traduit en Français en "Les Berkman se separent".
"Margot" a tout du petit film faussement indie porte par des "A List", apportant ainsi une caution de ñodestie aux plus grands studio. Le scénar tient sur une alumette, mais a l'air de reserver quelques jolis moments d'émotion, en espérant que ca ne tombe pas dans le mièvre.
Et puis, il est temps de l'avouer, j'aime bien Jack Black!



Remarque par rapport à août: les dates se sont vaguement précisées: Darjeeling et Margot sortent respectivement les 19 mars et "prochainement"...


Sinon, en bonus, je laisse mes premières impressions sur Eastern Promises. C'est assez drôle rétrospectivement. J'ai radicalement changé d'opinion après l'avoir vu au cinéma! Un des grands films de cet automne! Et Viggo Mortensen vient de décrocher "an oscar nod", comme disent Variety et mon préféré The Playlist (oui, oui, j'ai décidé de continuer à rabâcher mon adoration pour ce blog! d'ailleurs, je ferai de 2008 l'année The Playlist, quitte à me faire des ennemis excédés par tant de radotage!)

Eastern Promises, le nouveau Cronenberg avait tout bon sur le papier: une nouvelle colaboration avec Viggo, inoubliable depuis History of Violence, le retour de Naomi Watts, Vincent Cassel en sombre personnage de l'Est affublé d'un accent à couper au couteau, bref que du bonheur torturé en perspective!



A l'arrivée la bande annonce est risible, indigne du créateur de Crash et Videodrome (les affiches sont juste sublimes). Tout espoir d'un bon thriller malin et fidèle à l'univers malfaisant et trouble du réalisateur canadien semble perdu! Merci Youtube, j'ai trouvé la fin de Crash commentée par Cronenberg. Je ne sais pas si vous l'avez déjà vu, donc ça aura peut être moins d'impact.

http://www.youtube.com/watch?v=QVg3wNXu_nc

Enfin, peut être qu'il faut surtout blamer l'équipe distribution de Focus Features qui semble se spécialiser dans les mauvais trailers. Je me souviens notamment qu'ils avaient fait passer Lost In Translation pour une bluette de voyage tokyoite, et que je m'étais méfiée... depuis le premier visionnage c'est devenu mon film culte!

2008/01/18

Rose


Le double numéro de The Economist de noël rend hommage à Florence Nightingale dans un passionnant article et prouve qu'un graphique peut être un instrument puissant appelant à des changements radicaux sociaux ou politiques.
Celle qui est un peu la "patronne" des infirmières a apporté beaucoup au métier en se battant pour améliorer les conditions de vie et les soins apportés au soldats en temps de guerre comme en temps de paix.
Après une rencontre avec William Farr, un des fondateurs des statistiques médicales, elle compile des données et réalise en 1858 un diagramme appelé désormais "Nightingale's Rose" qui démontre la première cause de mortalité chez les soldats sont les infections (et démontra une autre fois que 90% des patients des hôpitaux de Londres y mourraient contre 60% pour ceux ne s'y rendant pas...).

Un visuel ne change pas la réalité a priori mais notre perception de celle-ci et plus particulièrement du temps, des quantités et des distances.
Richard Hollis dans "Le graphisme de 1890 à nos jours" montre ainsi l'apport de Henry C. Beck qui redessina le plan du métro de Londres en 1933 sur lequel les stations ne sont plus reliées en distances réelles mais en fonction de leurs relations entre elles. Il savait que les passagers ne souciaient pas de savoir à quelle distance se situaient exactement les stations entre elles, mais comment aller d'un A à un point B le plus clairement possible.

Un très récent exemple, trouvé sur Information Aesthetics, de la mise en forme intelligente et originale de données est le rapport annuel que met en ligne depuis 2005 le designer Nicholas Felton sur ses activités (voyages, nombre de pages de livres lues, de titres musicaux écoutés...). Le dernier rapport de 2007 est brillamment exécuté tant au niveau de l'utilisation de la typographie (superbe police Feijoa) que des graphiques.
Certes le message n'est pas fort mais cela fait justement l'originalité du projet: comment peut-il durant une année entière noter tout ce qu'il fait?!

2008/01/16

Post-Irony, quirkiness, low-key sincerity

En écoutant "Holland, 1945" de Neutral Milk Hotel, en glandouillant sur le site d'Etgar Keret, puis sur le site du film inspiré de son livre, La colo de Kneller, Wristcutters: A love story, je suis tombée sur le mot "post-ironic". Dans cet article plus précisément.

Comme beaucoup de mots composés avec le mot "post-", j'ai eu un moment de doute. Qu'est-ce encore que cette vaste foutaise? Puis touchée par la Grâce, je me suis demandée si je n'avais pas trouvé le mot pour décrire cette impression durable que me laissent toute une série de vidéos, livres, articles, chansons et personnes?

Le quirky-post-ironism, c'est le culte de l'instant non-évènementeux dénué de toute prise de position morale et de sens, le non-affecté (qui a un tout petit goût d'affecté), mais qui passe merveilleusement bien, surtout si vous portez des converses défoncées, des vêtements vintage qui clochent adorablement. Vous êtes dans ce petit coin paumé (remarquez qu'il suffit qu'il soit paumé ce coin, genre Suburbia version late 1970s ou plus largement Petah Tiqva...). Autour de vous, des personnages attachants qui font des gaffes, mais qui sont adorables avec leurs défauts, leur beauté adolescente, leurs manières étranges d'être, de ressentir et de communiquer leurs sentiments (joie, amour, humour...). Tout est tellement absurde que ça en devient drôle. Bref, une bulle d'air dans ce monde brutal de surconsommation et d'imitation de masse.

Je mentirais en disant que j'ai parfaitement compris ce que "post-ironic" signifie, mais qui ne ment pas en disant qu'il/elle comprend "post-porn", "post-modern", ou "post-conscious"? Il faut le lier au mot "quirky" apparemment. Il fait partie du vaste monde conceptuel hipster. Qu'est-ce qui fait partie de ce petit monde? Wes Anderson, Arrested Development, Miranda July, Donnie Darko, Eternal Sunshine, Etgar Keret, Garden State et Banana Yoshimoto... A moins que je ne confonde excessivement post-ironic et quirky?

Dans cet article de The Guardian intitulé "The Final Irony", l''auteur brocarde les mauvais usages faits du terme ironie ainsi que l'idée selon laquelle nous serions plongés dans l'époque de l'ironie. Je résume: aujourd'hui l'ironie est une manière de ne jamais prendre position, tout en dénonçant la fausseté constante du discours ambiant. Il n'y a ni vérité ni morale, rien n'est sincère (post-moderne). Il ne reste dans cette absence-fouilli l'instant et la communication des sentiments que l'on arrive enfin à réaliser parce que l'on se tait. Post-ironical-quirkism.

Le quirky comme réponse à la post-irony? Dans le quirky, dans son côté "l'instant, juste l'instant" le cerveau s'arrête de tout brûler au nom de la fausseté et contemple le sentiment qui a enfin une place. L'un aurait besoin de l'autre pour ne pas sombrer dans le sentimentalisme qui révulse de nos jours, ou l'hyper-cynisme qui est juste fatigant (et pas vraiment drôle).

Aah, ces héros en mode mineur qui ne s'assument pas.

2008/01/15

These New Puritans

Troublant ce clip du morceau "Elvis" de These New Puritans, non?


When a Blogger Calls

Quoi? Un nouveau design?! Si si. Pas de grand changements, mais une amélioration certaine de la lisibilité.
La pin up habituelle est là, sans toutefois trop d'artifices (plus classe en cette nouvelle année). Les égéries de Petty ont été remplacées - du moins pour l'instant- par celles de Al Moore, on ne s'en plaindra pas, direz-vous!
Exit toutefois l'habituel téléphone... En voici un ci-contre pour la peine!

Un rappel nécessaire: les images des posts cachent souvent des liens, n'hésitez pas à cliquer sur celles-ci.

2008/01/13

Regarde, Trie, Clique, Jette

Dans la rubrique galerie, on vous a déjà parlé d'une galerie berlinoise, Artneuland. Cette fois c'est au tour de la galerie Tomio Koyama. que l'on trouve à cette adresse: 1-3-2-7F Kiyosumi, Koto-ku, Tokyo 135-0024.

C'est une des galeries d'art les plus importantes dans le paysage de l'art (contemporain) au Japon, qui a exposé des artistes comme Yoshitomo Nara dont la réputation n'est plus à faire, Mika Ninagawa, et Takashi Murakami (dont la bande d'annonce pour son film d'animation se trouve ici).

Suivent quelques oeuvres de leur collection.

Satoshi Ohno - Portrait

Yoshitomo Nara - After the acid rain

Rieko Otake (exposition actuelle)



Satoshi Ohno - Self-portrait

Tam Ochiai - It's going to rain


Dennis Hollingsworth - Scorpio

Mamoru Tsukada - Specter

Tamami Hitsuda - Fibbing 1

Keisuke Yamamoto - Untitled (brook with rocks)

Keisuke Yamamoto - Untitled

Masako Ando

2008/01/12

Et elle parle (presque) francais!


Elle n'est pas pressée, il n'y a donc aucune raison que je le sois. En octobre il y a eu le concert de la new-yorkaise Kaki King au Divan du Monde (très jolie salle d'ailleurs). Son prénom est super cool et elle fait figure d'enfant terrible de la guitare, ce n'est pas le plus important. Elle joue de la guitare donc, chante d'une petite voix, joue de la pédale wawa, raconte des blagues en concert...

Par exemple, les paroles de la chanson "I never said I love you" se rapportent à sa soeur, qui apparemment est magnifique. Les hommes tomberaient amoureux d'elle au premier regard, alors qu'elle ne veut que s'amuser, d'où une tension atroce comme vous pouvez l'imaginer.


Le seul problème avec Kaki, c'est que l'on ne peut pas dire que ça explose de dynamisme. Après deux heures sur une musique délicieusement lancinante, sans siège, c'est vers les pieds que la douleur devient lancinante, mais c'est un détail mineur.

Mlle King est très active: après trois albums elle en sort un nouveau en mars 2008 ("Dreaming of Revenge") dans lequel elle ose chanter de pleine de voix (on peut en voir le making of ici). Elle participe à la B.O. du très attendu "Into the Wild" et avec Sara Quin de Tegan and Sara au projet très intéressant lancé par www.stereogum.com : Drive XV - A tribute to Automatic For The People.

Ce projet vaut bien quelques lignes d'ailleurs. Le concept a demarré quand l'équipe de Stereogum a voulu célébrer le dixième anniversaire de la sortie de OK Computer (OKX). Des chanteurs reprennent des morceaux de l'album qui sont téléchargeables (inoui de nos jours). La mayonnaise ayant bien pris, ils sévissent à nouveau, mais cette fois avec Automatic For The People de R.E.M. Au menu: plein de groupes que je ne connais pas, mais qui sonnent très bien et quelques autres que je connaissais (Frida Hyvönen) ... Comme toute reprise, c'est souvent troublant au début, mais on retrouve ses repères.

De petits phénomènes qui valent la peine d'être suivis.

2008/01/11

C'est tellement mignon!


Trois syllabes et les cerveaux fondent en mares arc-en-ciel au goût de barbe-à-papa. La vague kawaii a de l'âge au Japon (1980s), mais elle est un peu plus fraîche dans nos contrées. De tout temps les hommes ont aimé les choses doucement colorées et pures et innocentes et fragiles qui minaudent en exhalant un tendre parfum de cookies juste cuits, avec de petits scintillements nacrés sur les bords.

En fait le kawaii ce n'est pas seulement un "truc pour mioches", c'est une industrie, une manière d'écrire, une source d'art, de cuisine, un modèle de comportement social... Et ce sont les adultes pour qui le kawaii compte. C'est en tout cas ce que souligne Sharon Kinsella, le kawaii, le cute, s'inscrirait dans une image idéalisée de l'enfance où tout est pur, bon, un monde alternatif ignorant les pressions sociales du monde moderne, et que l'on retrouverait à travers la notion de cute. Les liens deviennent un peu plus compliqués quand on tombe sur la dimension érotique du kawaii. Qu'ils sont beaux ces enfants... Dans tous les cas, la vague fait des allez-retours entre le monde occidental, en particulier les Etats-Unis, et le Japon, même s'il y a quelque chose de particulièrement japonais là-dedans.
Avec un tel pedigré, il n'est pas surprennant que le "kawaii", l'hyper-mignon, ait une certaine influence en art. Prennons Koralie par exemple, elle peint (entre-autre) des poupées asiatisantes colorées. Mais ce n'est pas de la barbe à papa déversée par sceaux entiers dans vos gorges parce qu'il y a quelque chose d'étrange dans ces poupées très stylisées qui ont toutes la même expression dans des décors différents. En fait, il y a un peu de kawaii un peu partout, à tel point que certaines artistes japonaises s'en plaignent.
Partout donc, dans la manière de chanter et les paroles de Soko, les petits sons qui peuplent les albums de Cocorosie. Et de l'influence à la réaction, il n'y a qu'un pas, comme Takashi Murakami "meneur" du Superflat movement et ses champignons aux dents pointues, Mori Chack et le No-control grizzlism, ou encore Kawaii Not. Il y a aussi les soirées "Tokyo Decadance" qui illuminent ponctuellement l'année au Japon et à Paris et qui mêlent joyeusement kawaii, goth, "sm gentil", oeufs et vagin (si sii...). Tout un petit monde décrit pour notre plus grand plaisir.

Kawaii, contre-kawaii, double-kawaii, aucune limite aux combinaisons, qu'on l'aime ou qu'on le déteste, on ne l'évite pas.

PS: pour ceux que ça intéresse, il y a une expo sur Takashi Murakami à MOCA qui se termine dans moins d'un mois.