Affichage des articles dont le libellé est Nicolas Bouvier. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Nicolas Bouvier. Afficher tous les articles

2007/10/03

し-----------------------------

Dairakudakan. Peut être vous souvenez vous de cette troupe de danseurs de butô qui va se produire jeudi, vendredi et samedi à la maison de la culture du Japon à Paris.
Et bien ils étaient aussi près de Beaubourg hier, pour près une demi-heure vers 8 heures du soir, les pieds nus sur les pavés mouillés et froids, crânes lisses, les corps tâchés de blanc et les muscles bandés.
C'était très impressionnant.

Le butô est un type de danse né au Japon dans les années 50 souvent présenté comme l'un(e) des pendants/réactions de l'occidentalisation du Japon.
Comme le monde est petit, on verra dans la vidéo qu'un certain Mishima Yukio est lié aux premiers pas du butô - Forbidden Colors - the boucle is bouclée my dear.
On sent de profonds liens avec le shintô (nature divinisée, Japon divinisé...le plus simple c'est de lire Chronique Japonaise de Nicolas Bouvier). Bref, tout cela est un brave mélange qui vaut le détour (surtout quand on décrit certaines oeuvres de butô comme "sexual sacrificial ceremonies", yummy).

Mais comme toute danse, les mots sont limités pour l'approcher. C'est ce que souligne Akaji Maro, fondateur de Dairakudakan, dans ce long et passionnant entretien en anglais sur la nature de butô sur Performing Arts Network Japan, mais aussi cet article du New York Times (possibilité de l'existence du butô en dehors du contexte particulier qui l'a généré - Japon 1950, possibilité d'un butô "non-japonais", possibilité de l'existence actuelle du butô tout court...)

"Q: Si le Dairakudakan possède quelque chose que l'on pourrait appeler son propre style ou sa propre méthode que vous partageriez tous, et que Kazuo Ohno et Sankaijuku ont leur propre style, alors, qu'est-ce que le butô?

A.M.: On en arrive à un point où l'on réalise que "le butô ne se trouve pas dans le butô". Bien qu'il présente un certain degré d'incertitude, j'ai mon propre style, différent de celui de Sankaijuku et de celui d'Akira Kasai.(...) Cependant, le "style" en ce sens n'est qu'un obstacle sur nos chemins, et nous voulons tous atteindre le point qui nous amènerait à dépasser le style. Mais chaque pas dans une nouvelle direction n'est qu'un retour vers une route en rond point. Alors nous demeurons tous à un carrefour en quelque sorte. Cependant, il ne s'agit pas d'essayer d'échapper à cette situation, mais plutôt d'englober l'ensemble et d'avancer tout en grandissant d'une manière assez ésotérique. Je pense que dans le butô il y a cette question de la maîtrise du temps et de l'espace, qui au final signifie comment se maîtriser soi-même. Au demeurant, je ne dirai pas que cela constitue une définition du butô. C'est une question difficile"

Dépassez l'abîme dans lequel s'engouffre facilement l'attention après deux minutes, les objections dans tous les sens de A. Maro compliquent tout, mais ça en vaut vraiment la peine.

Je comprends que ce ne soit pas le trip de chacun, après tout, parfois comme le no, le butô peut être "plus lent que tout ce que le mot lenteur suggère à l'Occidental".
Mais c'est un peu comme une réponse différente aux questions "Comment bouger?" ou "Quelle relation entre la nature et moi?". On se blase vite du "retour à la nature" et des retours aux sources de l'Homme Moderne qui sentent le débat philosophique suri et mal digéré, le tout débité en souriantes barres de pub. Le débat se pose dans d'autres termes car le contexte est différent (réagir face à une occidentalisation forcenée et à une reconstruction au pas de course où faire une pause pour faire le point c'est trahir la nation tout en s'inspirant d'éléments de ce monde). C'est peut être un attrait facile pour l'inconnu, mais au moins ça fait du bien. A chaque fois que mon chemin croise le butô, j'ai cette même sensation qu'après avoir regardé Mononoke Hime: se retourner pour vérifier si la racine de l'arbre sur laquelle on était assis n'a pas bougé.

Pour les accros, le festival de butô de New York se tiendra du 21 octobre au 21 novembre. Aaaah! Que ne suis-je à New York!



Butoh
envoyé par Iconographe

2007/08/14

Au hasard


Flemme. Donc pas d'article long, réfléchi et construit avec un début, un débat et des vrais morceaux de fin dedans (on fait ce qu'on peut).

Un appel à artistes quel que soit leur medium de Flux Factory à New York pour une exposition cet hiver. Quelques photos d'un de leur projet Albatross. Ca (me) donne envie d'y participer.

Jackie Cane de Hooverphonic. Je ne sais pas pourquoi, cette chanson me fait penser à Bound.

Ce slam de Jess Del'Bazo. " Smart girls do stupid things multiple times". Pas mal, pas mal du tout.

Un blog intéressant, Squiddity, qui contrairement à ce que l'on pourrait penser, ne se cantonne pas aux poulpes et autres invertébrés à relans marins: Toronto, les déambulations psychogéographiques de l'auteur qui donnent envie de s'y perdre, ses besoins urgents de livres à 11 du soir, et le fait qu'elle assiste à des conférences littéraires dans des parcs en plein air... Bref, intéressant.

Enfin, cette photo de chaise, à quand la même version à Paris? La vraie question est: le shopping, ami ou ennemi du couple? Marie Claire répondra à ce type de questions. Les questionnaires du jour? Où trouver son homme de l'été? (mais oui! Où donc?!), et est-ce que la France est un pays de femmes fatales? J'aimerai bien que quelqu'un décrypte clairement Marie Claire pour moi, ce magazine pour femmes à la quarantaine bien frappées qui veulent être dans l'air du temps, tout en ayant quarante ans, tout en ne l'assumant pas, sans vouloir franchement faire trop jeune. Ca me rappelle Jeune et Jolie, ce magazine pour filles de 15 ans qui n'assument pas d'avoir 15 ans, tout en refusant de l'admettre, tout en ... A quel âge passe-t-on de la lecture de Jeune et Jolie à celle de Marie Claire?