Et bien ils étaient aussi près de Beaubourg hier, pour près une demi-heure vers 8 heures du soir, les pieds nus sur les pavés mouillés et froids, crânes lisses, les corps tâchés de blanc et les muscles bandés.
C'était très impressionnant.
Le butô est un type de danse né au Japon dans les années 50 souvent présenté comme
l'un(e) des pendants/réactions de l'occidentalisation du Japon.
Comme le monde est petit, on verra dans la vidéo qu'un certain
Mishima Yukio est lié aux premiers pas du butô -
Forbidden Colors - the boucle is bouclée my dear.
On sent de profonds liens avec le shintô (nature divinisée, Japon divinisé...le plus simple c'est de lire
Chronique Japonaise de Nicolas Bouvier). Bref, tout cela est un brave mélange qui vaut le détour (surtout quand on décrit certaines oeuvres de butô comme "sexual sacrificial ceremonies", yummy).

Mais comme toute danse, les mots sont limités pour l'approcher. C'est ce que souligne Akaji Maro, fondateur de Dairakudakan, dans ce long et passionnant
entretien en anglais sur la nature de butô sur Performing Arts Network Japan, mais aussi
cet article du
New York Times (possibilité de l'existence du butô en dehors du contexte particulier qui l'a généré - Japon 1950, possibilité d'un butô "non-japonais", possibilité de l'existence actuelle du butô tout court...)
"Q: Si le Dairakudakan possède quelque chose que l'on pourrait appeler son propre style ou sa propre méthode que vous partageriez tous, et que Kazuo Ohno et Sankaijuku ont leur propre style, alors, qu'est-ce que le butô?A.M.: On en arrive à un point où l'on réalise que "le butô ne se trouve pas dans le butô". Bien qu'il présente un certain degré d'incertitude, j'ai mon propre style, différent de celui de Sankaijuku et de celui d'Akira Kasai.(...) Cependant, le "style" en ce sens n'est qu'un obstacle sur nos
chemins, et nous voulons tous atteindre le point qui nous amènerait à dépasser le style. Mais chaque pas dans une nouvelle direction n'est qu'un retour vers une route en rond point. Alors nous demeurons tous à un carrefour en quelque sorte. Cependant, il ne s'agit pas d'essayer d'échapper à cette situation, mais plutôt d'englober l'ensemble et d'avancer tout en grandissant d'une manière assez ésotérique. Je pense que dans le butô il y a cette question de la maîtrise du temps et de l'espace, qui au final signifie comment se maîtriser soi-même. Au demeurant, je ne dirai pas que cela constitue une définition du butô. C'est une question difficile"Dépassez l'abîme dans lequel s'engouffre facilement l'attention après deux minutes, les objections dans tous les sens de A. Maro compliquent tout, mais ça en vaut vraiment la peine.

Je comprends que ce ne soit pas le trip de chacun, après tout, parfois comme le no, le butô peut être "plus lent que tout ce que le mot lenteur suggère à l'Occidental".
Mais c'est un peu comme une réponse différente aux questions "Comment bouger?" ou "Quelle relation entre la nature et moi?". On se blase vite du
"retour à la nature" et des retours aux sources de l'Homme Moderne qui sentent le débat philosophique suri et mal digéré, le tout débité en
souriantes barres de pub. Le débat se pose dans d'autres termes car le contexte est différent (réagir face à une occidentalisation forcenée et à une reconstruction au pas de course où faire une pause pour faire le point c'est trahir la nation tout en s'inspirant d'éléments de ce monde). C'est peut être un attrait facile pour l'inconnu, mais au moins ça fait du bien. A chaque fois que mon chemin croise le butô, j'ai cette même sensation qu'après avoir regardé
Mononoke Hime: se retourner pour vérifier si la racine de l'arbre sur laquelle on était assis n'a pas bougé.
Pour les accros, le
festival de butô de New York se tiendra du 21 octobre au 21 novembre. Aaaah! Que ne suis-je à New York!
"Enough already- I realize that America continues to have some morbid fascination with all things Britney. The press hype around her appearance last night, coupled with the coverage of her “partying” in Las Vegas only furthered to heighten our expectations. The performance itself showed bad taste in costume (since she obviously is the shadow of her former svelte self) and in her ability to lip sync in credible style. The sad truth is that we are all to blame for the demise of Britney. We idolized her, made her feel invincible, and spat her out once her coat of armour was pierced with bad behavior. Her parents are to blame too, for the constant push into stardom, lured by the allmighty dollar. Let’s not forget, according to her equally no-talent ex-husband, Britney still manages to bring in 700,000 in month in revenue. So feel sorry for her? Nah…just switch it off." ici
Britney Spears, victime de la cruauté humaine? figure christique? nouveau sujet de film pour Mel Gibson? Avec tout ce bazar, il était logique qu'elle intéresse les artistes. Depuis le 28 septembre, l'exposition "Just Britney" rassemble des oeuvres s'inspirant du phénomène. On ne trouve pas beaucoup d'images, tous les articles sur le net reprennent les mêmes commentaires des commissaires d'exposition, commentaires intéressants, mais tous tirés d'un même article Reuters, et le site de l'expo est littéralement nul. Donc si quelqu'un a des photos de l'expo, ou mieux, l'a vue de ses propres yeux, partagez!!