2007/06/30

C. A. D. Superstar!

"Dans les années 70, alors que j'entrais dans le milieu, j'étais appellée poétesse. Les poètes plus âgés, de la génération Larkin, étaient incroyablement condescendants et portés sur la chose. Quand ils ne vous tapotaient pas la tête pour vous encourager, ils vous mettaient une main au cul".

Comme l'a souligné Faustine qui court et vole tracts à la main sur son vélo aujourd'hui, ce blog manque d'articles bien sentis sur la littérature. Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa, ideo precor... Jour de Gay pride, je pourrais faire fleurir les poètes/auteurs lgbtq que j'aime: Audre Lorde, Yukio Mishima, Staceyann Chin, James Baldwin, Nina Bouraoui... Mais vous êtes de grandes personnes maintenant, alors renseignez vous ici par exemple!

Cet article ne sera consacré qu'à Carol Ann Duffy. Son recueil The World's Wife m'a fait rire. Elle est d'origine écossaise, très renommée, et a un style superbe. Comment dire... Son style est très clair et facile à lire en apparence. C'est là que tout se complique. De sa simplicité apparente et au détour d'un carillon d'échos jaillissent des réseaux de pensées et d'images, le tout finissant par refléter sur le papier des sentiments plus ou moins fugaces. Mmh, ceci pourrait être dit de n'importe quel poète, non? Je ne vais pas déblattérer pendant des heures sur elle, d'autres le font très bien: ici, ici et ici. Je préfère lire ses poèmes, alors lisez plutôt ce qui suit (dont je ne tenterai pas de traduction, sorry)

TEA

I like pouring your tea, lifting
the heavy pot, and tipping it up,
so the fragrant liquid streams in your china cup.

Or when you’re away, or at work,
I like to think of your cupped hands as you sip,
as you sip, of the faint half-smile of your lips.

I like the questions – sugar? – milk? –
and the answers I don’t know by heart, yet,
for I see your soul in your eyes, and I forget.

Jasmine, Gunpowder, Assam, Earl Grey, Ceylon,
I love tea’s names. Which tea would you like? I say
but it’s any tea for you, please, any time of day,

as the women harvest the slopes
for the sweetest leaves, on Mount Wu-Yi,
and I am your lover, smitten, straining your tea.

J'aime bien Havisham et Small Female Skull aussi. Pour lire d'autres de ses poèmes, allez ici et ici. Des analyses sont proposées pour certains d'entre eux, notamment sur ce site, mais elles sont loin de m'avoir emballée.
Vous souvenez vous de cet article sur Romaine Brooks, et le fait d'être enfermé dans l'un des aspects de sa personalité ? Sur la question de sa sexualité, Carol Ann Duffy répond:
"Je ne suis pas une poétesse lesbienne (lesbian poet). Si je suis une icône lesbienne et un modèle, c'est génial, mais si c'est un mot utilisé pour me réduire, alors demandez vous pourquoi quelqu'un chercherait à me réduire. Je n'y pense jamais. Je m'en moque. Je me définis comme poète et mère. C'est tout."

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