2007/07/24

Sunt mala quae libas - Partie 4


Pour clore rapidement la série (parce qu'il le faut bien et ça va devenir barbant), il faut terminer sur le retour à la nature.

L'imperfection est un "élément structurant du donné mondain". Traductions: le retour du mal se traduit pas le retour de la force obscure (tiens, oublié de parler de Star Wars dans le post précédent) de notre nature. L'esprit animal revient sur le devant de la scène. Il ne s'agit pas d'une simple régression, mais une attitude de "régrédience", de l'instinct primitif, de l'animal dans l'humain, dans lequel Fourier voyait le reflet des passions humaines. La télé met en scène le poil, la peau, la boue, le sombre, la cruauté, les humeurs sous leurs diverses modulations.
A ce propos il vous reste un mois pour voir l'exposition "Crad'Expo. La science impolie du corps humain" à la Cité des Sciences, qui se déroule jusqu'au 26 août 2007. Sur leur site il est indiqué que la partie 9 de l'exposition intitulée "La guerre des pets" s'interroge sur ce qui nous fait péter. "Grâce à un jeu de flipper, les visiteurs découvrent quels aliments produisent du gaz lors de la digestion. Chacun des plots représente un aliment "pétogène"." Mangez avant d'y aller, ça risque de vous couper l'appétit.

Dans cette tendance "back to the roots" on recherche des sensations terriennes. Se comprend dès lors l'appétence pour les produits du terroir, les produits à l'appellation d'origine contrôlée, la mode "bio", le souci d'habillement en fibres naturelles, et le succès des huiles essentielles ou des essences de plante.
On trouve des produits qui font sourire comme un des derniers Palmolive: "Enrichi en pures huiles essentielles de pamplemousse, orange et bois de cèdre, le nouveau gel douche Aromatherapy Vitality enveloppe le corps et l’esprit d’une aura de lumière et d’énergie positive." Le gel douche est le nouvel opium du peuple.
Ce retour au primaire, à l'état de nature se caractérise par la jouissance du moment présent. L'énergie juvénile n'a plus pour objet la revendication, le projet, l'histoire nous dit Maffesoli. Elle se manifeste et s'épuise dans l'instant (la fête…). Il parle d'un "savoir incorporé", celui de la jouissance, "celui qui dit "oui" à la terre et à ses fruits, celui qui s'enracine profondément dans les plaisirs que ces derniers offrent, fût-ce d'une façon éphémère."
Une pub pour le Club 18-30 qui est une compagnie de voyage pour jeunes, repérée dans le bouquin d'un ami est assez évocatrice. Le slogan de la campagne lui aussi: "Nothing is sacred, if it's going to be a good laugh then we're in."

Si rien n'est sacré, le Diable a encore de beaux jours devant lui.

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