2008/03/14

Jeu


N'en déplaise à Chris Anderson, si son article publié récemment dans Wired consacrant le gratuit comme le futur business model de l'économie du web a en quelque sorte relancé un débat (par la notoriété de l'auteur du Long tail) qui n'en est pas vraiment un tant il paraît désormais être une évidence, un autre article étant sans doute plus passionnant dans le même numéro.

Il s'agissait du récit d'un plan imaginé par Nixon et son brillant conseiller Kissinger en octobre 1969 afin d'en finir avec une guerre au Vietnam qui avait trop versé de sang américain, avec par dessus tout l'échec de négociations à Paris.
Le plan était simple: arrêter dans un premier temps et pour une période relativement longue les vols militaires réguliers aux abords de l'URSS, puis envoyer soudainement quelques B-52 chargés de bombes nucléaires assez puissantes pour détruire 1000 fois Moscou. Ceci pour faire croire aux soviets que Nixon avait perdu la raison ("madman theory") et qu'il était prêt à tout - les affoler donc. perdre leur plus gros soutien.
Cette opération désignée par le nom de code Giant Lance a échouée car la théorie des jeux n'est pas une science exacte. Bien que leur ayant donné un peu la frousse, l'opération n'a pas empêché les Russes de continuer à soutenir ses alliés Vietnamiens, mais à toutefois permis à plus long terme, des accords de non-prolifération des armes atomiques.

Ces dernières sont à usage dissuasif car elles servent avant tout à conserver un équilibre de force entre plusieurs puissances. Leur utilisation par l'une contre une autre ne mènerait qu'à l'anéantissement quasi-total des deux.
Bien que tirant vers la comédie, Wargames (1983) illustre parfaitement cela; l'intelligence artificielle chargée de calculer tous les scénarios possibles en cas d'attaque des États-Unis ou de l'URSS arrive à la conclusion que le mieux pour les deux... est de ne rien faire. Les Russes auraient alors fait pression sur les Nord Vietnamiens pour qu'ils retournent à la table des négociations ou sinon ils risqueraient de

Plus crédible et réaliste, Thirteen Days (2000) raconte la crise des missiles de Cuba du point de vue des frères Kennedy, des conseillers à la sécurité nationale et haut gradés, et nous donne une bonne idée du stress et des sueurs froides qu'ils ont dû avoir pendant deux semaines.
Pourquoi le citer? Parce qu'un conseiller de Kennedy expliquait dans le Washington Post que les coups de fils à 3 heures du matin n'arrivaient que très rarement, et que les présidents américains pouvaient la plupart du temps dormir sur leurs deux oreilles. On avait attendu le matin pour avertir JFK que des missiles avaient été repérés sur le sol cubain.

Pour une ex-First Lady, Hillary semble très peu connaître les réalités de la Maison Blanche avec sa publicité du "3 am call". Sans doute encore un de ses trous de mémoire.