2007/08/29

Mad in Japan: Decoupe

On mange rarement aussi bien en dehors qu'au Japon. Les hamburgers de In-n-Out sont bons, à la limite du diététique (si si), mais la cuisine nippone est si riche et surprenante (ils mangent pas que des sushis...) que 4 repas par jours pendant ne sont pas suffisants pour tout découvrir.

Entre les gyōza, les gyūdon, ou le tamago kake gohan (riz avec un oeuf à mélanger) qui peut décontenancer, ou les yosenabe, pour ne citer que les plus simples, on a de quoi se goinfrer. Un conseil, faites le tour dans les boutiques de patisseries à Kyoto pour juste goûter les échantillons de daifuku, qui contiennent de la pâte d'haricots rouges... Après l'équivalent de deux boîtes vous pourrez plus marcher!

Même les bentōs, sortes de paniers repas compartimentés en parfois une dizaine de portions de choses dont on ne connait pas l'origine, sont bons, bien qu'ils soient souvent achetés dans les gares. Quand les écoliers en ramène un pour la pause déjeuner entre les cours, il vaut mieux qu'il soit fait maison explique Sayuri, l'acceuillante hôte de quelques jours. "Sinon c'est la honte: ça veut dire que t'es parents sont soit pauvres, soit ils t'aiment pas assez pour t'en faire un."
Petite digression: c'est fou comme c'est coupé et bien séparé - forcément quand on mange avec des baguettes...

Se nourrir, même à Tokyo, ne coûte pas grand chose. Manger à se remplir le bide peut être possible avec 2-3 euros, et ce qu'elle que soit l'heure de la journée ou de la nuit. Et contrairement au Mc Do on vous acceuille avec le sourire et pas question de pourboire, ils n'acceptent pas.

Par contre votre argent sera largement accepté par les jeunes filles qui vous accostent en vous proposant de la "japanese pussy" à Shibuya... Bonne transition (défense de dire le contraire) pour le prochain post!

2007/08/27

Perfect score


On savait certains producteurs comme Jay-Z ou P. Diddy stars mais là avec les Timbaland et la relève on les élève maintenant au rang de superstars.

Il faut dire qu'ils savent se mettre en scène comme le surdoué Ryan Leslie originaire de Harlem, diplômé de Harvard en Affaires publiques et Economie à 19 ans après y être entré à l'âge de 14 ans! Il a produit du beau monde (Beyoncé, Spears, Cassie...) et multiplie les instruments même les plus inhabituels dans ses productions. On dirait qu'il sait jouer de n'importe quel instrument, il suffit de voir les vidéos du site de NextSelection Lifestyle Group, sa société, pour s'en convaincre.



Il sait vraiment se mettre en scène, on le voit en costume assez classe (tiens, ça rappelle le cover de Shock Value) se mettre frénétiquement à passer d'un instrument à l'autre, quelques notes de synthé par ci, quelques notes à la batterie par là... et même un gobelet rempli de pièces de monnaie. Son parcours "pdiddesque" est surprenant sachant qu'il jouait petit du cornet pour l'Armée du Salut. Il s'est hissé au top et rappelle bien Timbaland qui affirme être "the best" (et casse tout ceux qui osent dire le contraire).



Leslie, l'homme au score parfait au SAT de 1600 (!) a le message suivant dans une de ses vidéos dans laquelle il ressemble à un prédicateur type Luther King (faites gaffe au ralenti ultime): "This year get inspired by infectious energy, unbridled passion & true talent. No gimmicks, just music from the heart of one man: RYAN LESLIE."



Si vous voulez vous aussi jouer les Ryan Leslie téléchargez son mini jeu qui est sorti il y a quelques minutes au moment où ce post est mis en ligne.

2007/08/23

Mad in Japan: Tetes blondes

Toujours plus loin: après Berlin et l'Argentine, le Japon! Comment ça on se la pète?
Toujours les mêmes commentaires dans les blogs, sites, sur ce pays, alors on va faire vite. The fashion is great but very superficial/ artificial. Tout est dit.


Allez, on creusera un peu et on dira que le quartier de Shibuya à Tokyo (le fameux toujours montré dans les films avec les grands écrans et les centaines de personnes qui traversent la rue en même temps). Après ce bain de foule on arrive dans des rues très animées avec des magasins de t-shirts, jean's, snickers, enfin toute la panoplie pour être dans le coup. On croise des filles plus blondes que les vraies blondes elles même, certaines étant très noires de peau avec du blanc autour des yeux et de la bouche (elles se mettent du spray, Kudzu en a déjà parlé). On croise des jeunes au style très hip-hop, beaucoup plus que les ricains des Halles. Des filles dont on se demande où sont passées les jupes. Dont les cheveux ont épuisé la gamme de coloration de L'Oréal. Bref des styles les plus extravagants les uns que les autres sans qu'on puisse s'empêcher d'en admirer l'audace et parfois l'assez bon goût.

Il suffit également de se rendre dans le quartier sans doute plus détendu de Amerika Mura à Osaka qui n'a rien à envier à celui de Harajuku connu pour ses cosplays. Il suffit de rester une heure dans le parc de béton Triangle park pour voir passer des specimens les plus intéressants les uns que les autres. Ils s'habillent vintage (un polo Ralph Lauren en très bon état à 2 euros n'est pas difficile à trouver), coloré, gothiques, punk... Il n'empêche qu'il n'est pas plus rare de croiser des jeunes en kimonos traditionnels.

Ce qui est vraiment attérrant dans tout ça, c'est la superficialité des jeunes. Certes ils vont s'habiller hip-hop (cerains se bronzent à fond pour avoir l'air noir) mais beaucoup comprendront à peine "do you speak English?" Un rasta avec les longs dreads et la barbe portera un t-shirt fashion orange "No comment". Une explication (personnelle) pourrait être l'énorme influence des clips et musiques qu'ils écoutent, l'industrie du disque étant très très développée au Japon, qui constitue un passage obligé pour les artistes internationaux. Ainsi tout n'est qu'apparence. Allez, pour nuancer le propos on dira que la scène hip-hop de Kobe est excellente, un tour à Beber qui acceuille parfois des showcases de danseurs vous convaincra.

En se rendant dans les bars et boîtes branchées du quartier de Roppongi comme le Muse ou le fameux Lex réputé pour ses stars occidentales, on peut faire la connaissance de (très) jeunes mannequins polonaises, hollandaises, américaines, danoises (qui vous invitent à revenir le lendemain dans le carré VIP, haut signe d'avancement social), d'acteurs, qui sont les publicités japonaises, ces derniers raffolant des yeux bleux et des cheveux blonds. CQFD.
Les étrangers sont légion au Muse, et ils tournent autour des japonaises qu'ils savent faciles comme des vautours. Pour le plaisir, citation d'un japonais en parlant du sexe opposé: "with japanese girls, you just need to buy them a drink and you can take them home. It's like a buffet."

Bonne transition pour le prochain post!

2007/08/15

noms bizarres






Est- ce que je vous ai deja dit que j'avais une sorte d'etrange fascination pour le nom d'un groupe British dont je ne connais meme pas la musique? Ce sont les biens nommes "I am Kloot" je ris toute seule sous cape de ce nom absurde.






J'aime bien cette citation du chanteur malgre ses approximations grammaticales. "It's only in the context of the bleakness and the quite filthy passion at the core of us, that when we present something that naïve and that simple that it really gets its charm and finds its beauty." - John Bramwell



Suis-je la seule a me dire qu'il y a un probleme avec la repetition des "that " dans cette phrase?


Sinon grace a radioblog et a ses playlist remplies de "file errors" particulierement agacantes, je me suis retrouvee confrontee avec une chanson de The Streets au nom allechant " Such a twat" (quiconque a vecu plus d'une semaine en Angleterre comprendra a quel point mon enchainement syntaxik est de mauvais gout, j'ai le droit de continuer a blamer le decalage horaire????) mais impossible de l'ecouter!


Voila, je finirai ce post par la voix deconcertante de Daniel Johnston grand songwriter et "art brutiste" a qui je souhaite rendre hommage. Vous reconnaissez peut etre le jeune Kurt Cobain sur cette photo. Il porte un tshirt a l'effigie du tag fetiche de Daniel Johnston. Je passais tous les jours devant cette "oeuvre" sur le chemin de ma fac dans une certaine ville dont je tairai le nom!
Il y a un tres bel album de reprises de ses chansons avec notamment un duo Sparklehorse et Flaming Lips admirable, Beck qui se surpasse, et TV on the radio.

Luis Gonzalez Palma











Ses photos sont tout simplement sublimes, enigmatiques, et franchement qui mieux que lui maitrise cet aspect un peu jauni, ocre, sans utiliser photoshop ou Picasa???
Je l' avais decouvert a Paris Photo, ses images m' avaient marquees, et comme il vit en Argentine, son nom a refait surface dans mon nouvel univers!
Je vous laisse decouvrir cet artiste d'origine guatemalteque tout seuls grace a l'inepuisable wikipedia, pratique pour les flemmards, je ne me vois pas me lancer dans une belle descripton de sa technique du sepia etc... je blame le decalage horaire!
Je vous precise juste que je viens de decouvrir qu'un grand galleriste de Chelsea ( qui est un peu le microcosme de l'art contemporain new yorkais) detient une bonne partie de son oeuvre. Jetez un coup d'oeil aux autres photographes, il y a quelques photos plutot " imperdibles" comme diraient les Argentins!
P.S: Pour repondre a tes affres sur J&J et Marie Claire, je te conseille de te pencher sur cette merveille qu'est Femme Actuelle Kudzu! Il y a aussi "Tricot magazine" et autres "Familles chretiennes" dont on ne parle pas assez...

Sinon, imaginez mon bonheur quand je me suis rendue compte qu'une version mensuelle des Inrocks s'exporte a Buenos Aires depuis 10 ans !!!! Increible, mais vrai, ca s'appelle tout connement Los Inrockuptibles. Du coup je suis au courant des plus hauts faits culturels argentins. hehehehe.

Encore plus fou, y a une soiree Inrocks Club tous les jeudis, dans un endroit appele Cocoliche. Je vais bien sur y trainer Sarah!

Bref, ma premiere journee est tres satisfaisante.






2007/08/14

Au hasard


Flemme. Donc pas d'article long, réfléchi et construit avec un début, un débat et des vrais morceaux de fin dedans (on fait ce qu'on peut).

Un appel à artistes quel que soit leur medium de Flux Factory à New York pour une exposition cet hiver. Quelques photos d'un de leur projet Albatross. Ca (me) donne envie d'y participer.

Jackie Cane de Hooverphonic. Je ne sais pas pourquoi, cette chanson me fait penser à Bound.

Ce slam de Jess Del'Bazo. " Smart girls do stupid things multiple times". Pas mal, pas mal du tout.

Un blog intéressant, Squiddity, qui contrairement à ce que l'on pourrait penser, ne se cantonne pas aux poulpes et autres invertébrés à relans marins: Toronto, les déambulations psychogéographiques de l'auteur qui donnent envie de s'y perdre, ses besoins urgents de livres à 11 du soir, et le fait qu'elle assiste à des conférences littéraires dans des parcs en plein air... Bref, intéressant.

Enfin, cette photo de chaise, à quand la même version à Paris? La vraie question est: le shopping, ami ou ennemi du couple? Marie Claire répondra à ce type de questions. Les questionnaires du jour? Où trouver son homme de l'été? (mais oui! Où donc?!), et est-ce que la France est un pays de femmes fatales? J'aimerai bien que quelqu'un décrypte clairement Marie Claire pour moi, ce magazine pour femmes à la quarantaine bien frappées qui veulent être dans l'air du temps, tout en ayant quarante ans, tout en ne l'assumant pas, sans vouloir franchement faire trop jeune. Ca me rappelle Jeune et Jolie, ce magazine pour filles de 15 ans qui n'assument pas d'avoir 15 ans, tout en refusant de l'admettre, tout en ... A quel âge passe-t-on de la lecture de Jeune et Jolie à celle de Marie Claire?

Regarde, Trie, Clique, Jette






et le clip correspondant
Traduction rapide de la bd: c'est le dernier avertissement. Tu nous amène l'argent mardi, si tu ne le fais pas, on refroidira ta famille, puis tes amis, puis tous ceux qui comptent pour toi, caspisce? - Mardi?! Mais je n'y arriverai jamais!
Ou pourquoi les dinosaures ont disparus.


2007/08/03

Bon cou


Porter une écharpe en été? Ce ne serait pas étonnant vu le temps qu'il y a en ce moment à Paris. Sur la boutique en ligne du magasin parisien Le Bouclard on trouve une écharpe d'été qui ne ressemble plutôt à un bout de tissu posé autour d'un cou pudique sur un corps qui l'est moins. On ne s'en plaindra pas auprès du mannequin.

Si vous voulez la votre pour moins cher apprenez à tricoter. Et ne dites pas que c'est que pour les grand-mères! Avec la mode du "retour au sources" Phildar à créé un Espace Jeune ("dédié aux 16-25 ans une sélection de look mode et de tenues tendances") sur lequel vous pourrez avoir des conseils tricots et achetez des kits Knit it pour réussir ses tricots soi-même. N'empêche un top à se taper tout seul pour 25 euros... Au moins ce sera plus facile pour vous que ces mathématiciens.

2007/08/02

sam taylor wood



J'ai découvert Sam Taylor Wood, en regardant une de ses vidéos à l'exposition berlinoise "Pain/ Schmerz". J'étais persuadée que ce Sam en question était un homme, et que c'était lui qui dansait nu sur l'adagio de Barber, dans un grand élan d'exhibitionsime.

Après une petite recherche internet provoquée par la carte postée par Kudzu (cf un de ses derniers "tri clique jette") je découvre que c'est une artiste britannique, et que son univers est beaucoup plus varié, vaporeux et énigmatique.

La photographe et vidéaste s'approprie n'importe quel lieux pour défier les lois de la gravité, ou tout simplement donner une nouvelle image du corp et de l'espace. La danse semble notamment être une grande source d'inspiration.

Cette innovation se reflète aussi dans la distorsion de l'image d'artistes reconnus, dans la série "crying men" où elle n'hésite pas à photographier Laurence Fishburne et Benicio del Toro les larmes aux yeux.


J'ai aussi trouvé ce document étrange, sorti tout droit d'ubuweb, qui est un site assez magique remplie de bizarreries et de documents farfelus underground. Je pense que Kudzu tu seras peut être plus à même de comprendre, l'accent étant particulièrement British! Je ne sais pas si c'est un happening destiné à être juste entendu, y a beaucoup de cris, bref, c'est intrigant!
ça fait parti d'un "programme" qui s'appelle stoppage où on retrouve notamment aussi Pierre Huyghe et Dominique Gonzalez Foerster

Enfin, je vous laisse avec sa vidéo de présentation du pavillon Britannique à la Biennale de Venise, signe incontestable que c'est une artiste confirmée, voire Bankable!

Bruit


Le titre même de Le Silence (1963), film du suédois Ingmar Bergman qui vient de nous quitter rappelle quelque chose d'essentiel au cinéma, du moins dans la mise en scène, que l'abscence de bruit peut porter un message est aussi fort de sens que le bruit. Des sentiments se partagent sans qu'il n'y ait besoin de les exprimer par des mots, qui peuvent sembler limités par moments. Des scènes de son film comportent si peu de dialogues que l'on se demande si il s'agit d'un muet. On ne peut s'empêcher de contempler l'oeuvre remarquable.

Pour John Cage "the material of music is sound and silence". Le silence ne peut exister sans bruit et même lorsque l'on tente de s'affranchir de ce dernier une musique intérieure ou des intrusions nous parviennent malgré tout. Sa plus célèbre oeuvre, 4'33, en est l'illustration par l'artiste la plus... vibrante. Interprété pour la première fois en public par David Tudor ce morceau silencieux en trois mouvements laisse l'auditoire entendre tous les bruits qui passent normalement pour parasites: toux, voitures, etc. (comme on a pas vocation à devenir un des nombreux mp3 blogs on vous propose en téléchargement... du silence).
La musique élastique se libère: il est précisé au sujet de la durée du morceau dans le catalogue "4'33 (or any length of time)".

Si le silence est une note de musique comme une autre comme le considérait Cage, le bruit semble l'être encore plus aujourd'hui. Pas d'allusion directe à la musique concrète (dont celle de Pierre Schaeffer à l'origine d'un "concert de bruit") dont il semble que les héritiers abusent.
Les distorsions et les parasites sont fréquemment utilisés aujourd'hui dans la musique souvent qualifiée d'électroclash. Originale au début, il devient lassant que beaucoup de groupes ayant une certaine notoriété sur MySpace aient recours au même techniques qui explosent nos oreilles.
Le bruit est alors plus que jamais une note.

Satrapi, Marjane Satrapi







Bien bien bien. Que dire sur Marjane Satrapi? Faire son éloge serait long et fatigant, alors voici ce que d'autres lui demandent et ce qu'elle leur répond.





"Votre dernier volume, Poulet aux prunes, a été primé à Angoulême. Est-ce que cette consécration a changé le regard du public sur votre œuvre ? Est-ce que vous sentez un engouement supplémentaire ?

Je ne sais pas, parce que franchement, ce n’est pas pour faire la modeste mais les nouvelles sur moi-même ne m’intéressent que très peu. Je préfère consacrer le temps dont je dispose à travailler. Avant cela m’intéressait plus parce que c’était le début. En revanche je suis très contente que ce prix ait été attribué à Poulet aux prunes et pas Persepolis. En France, le succès est quelque chose de très suspect. C’est vrai que souvent, ce ne sont pas les meilleurs livres qui font un succès, mais là, je n’estime pas que mon livre soit mauvais sinon je ne l’aurais pas donné à publier — je vous ai dit que je n’étais pas modeste. Donc avant tout le monde je suis persuadée que c’est un bon livre. Pour justifier le succès de Persepolis, on a commencé à dire que c’était parce que j’étais une femme, ou parce que j’étais tiers-mondaine, ou je ne sais pas quoi. Ils ont fait de moi un phénomène ethnique, un peu comme les musiques du monde. C’est très vexant et indignant. Qu’on critique mon travail et qu’on ne l’aime pas est une chose, soit, quand j’écris je m’expose et ne m’attends pas à ce que tout le monde aime mon livre. Mais alors, qu’on critique mon livre sur des choses critiquables. Me considérer comme un phénomène ethnique est vraiment grave et bas. Et quand on essaie de justifier le succès de mon travail par le fait que je suis une femme, c’est encore plus bas. Avant de m’estimer comme femme je m’estime comme être humain et artiste. Et les autres, je les estime comme des êtres humains indépendamment de leur sexe.
Poulet aux prunes est une histoire d’amour. Cela se passe en Iran mais on s’en fout, ça pourrait très bien se passer ailleurs. On ne peut plus parler de phénomène ethnique. Je suis donc très contente du prix de ce point de vue-là."

L'intégralité de l'entretien ici

Je suis l'autre

Yuppie + Skatteuse + Hispanique + Touriste+ Punk = Nikki S. Lee

Alors que des familles sud-coréennes prient pour leurs proches en Afghanistan, vous lisez cet article. Le monde est très étrangement fait.

Une autre coréenne s'agite aussi pour des raisons différentes. Nikki S. Lee se photographie aux Etats-Unis, parfois dans la peau des autre, parfois comme un couple à qu'il manque un membre. Elle se filme aussi “A K A Nikki S. Lee”.

On pourrait discuter de la main tendue vers l'altérité que constituent de telles oeuvres, de la possibilité de comprendre le radicalement l'autre et du dialogue humaniste entre cultures que toutes ces images représentent. Mais je me demande dans quelle mesure ces photos ne brocardent pas aussi ce type d'idées. (Oui, elle se fond bien, mais je la reconnais encore, elle le sait, je le sais, tout le monde le sait... une nouvelle forme de "Où est Charlie?").


J'admire le jeu auquel elle se prête. Car après toutes ces photos organisées mais pas prises par Nikki Lee. Après ces séries de clichés, je me demande qui elle est. Question sur laquelle joue son film. Oserais-je rapprocher Projects du goût de Cindy Sherman pour la masquarade (actuellement en expo au Martin Gropius Bau à Berlin) ? C'est en tout cas ce que Ken Johnson du NY Times fait (ici) . Les photos de Cindy Sherman sont tout de même beaucoup plus "fortes" il me semble, car la masquarade est délibérement rendue plus visible. Dans les deux cas, on peut se demander ce qu'il reste de la "personne" que l'on avait en face de nous une fois le maquillage retiré.

Je me demande aussi dans quelle mesure PROJECTS n'est pas profondément américain, puisque toutes ces photos de groupes ethniques clairement définis et donc reconnaissables immédiatement font écho à la société américaine actuelle joyeusement balkanisée (j'aime bien ce mot). C'est drôle car cela doit lui permettre d'être exposée à peu près partout dans des expos liées à des questions d'identité post-moderne.

PARTS m'intéresse plus car je trouve fascinante la dynamique qui existe dans ces photos: alors qu'un "personnage" est présent, on s'interroge en premier lieu sur l'absent. Je me demande aussi dans quel sens l'on interprète les signaux qui marquent le couple. Car ce sont ces signaux qui nous font chercher à partir d'une personne le membre manquant du couple. Il ne semble pas y avoir beaucoup d'amour ou de tendresse entre les membres du couple deviné, ce qui crée un mélange de distance et d'intimité (il y a contact "froid"). L'absence du membre et l'expression souvent indifférente de N.S.L. sur les photos pose la question de l'existence de ce couple que l'on devine et de sa durée dans le temps. Je ne gloserai pas plus loin, et dirai simplement que je trouve cette photographe intéressante.

Pour une tentative d'analyse risquée mais plus poussée de sphotos de Nikki Lee, rendez donc visite à Thinking About Art.

Regarde, Trie, Clique, Jette


Vous êtes déjà allés dans un musée? Oui? Bon alors comme Faustine et moi, vous connaissez l'angoisse de la carte postale. Laquelle choisir? Et bien voici une petite compilation des cartes de Artnet. Pour la liste complète des images, allez ici.